Généralités

 Extrait du livre « L’homéopathie au fil de la vie », Bernard Biardeau, éd. Médicis

Dr Samuel Hahnemann, Fondateur de l’homéopathie né le 10/4/1755 vers 23h30 à Meissen – Allemagne

I) Un peu d’histoire

L’homéopathie apparaît au début du XIXème siècle. Elle sera l’œuvre d’un médecin allemand Samuel Hahnemann (1755-1843) qui en énoncera les grands principes en 1810 dans l’Organon de l’art de guérir (Ed Similia). Hahnemann constate que l’écorce de quinquina, utilisée pour le traitement de la fièvre, provoque les mêmes accès de fièvre lorsqu’elle est administrée à un individu sain. Il en déduit la loi de similitude, fondement de la méthode homéopathique : une substance provoquant des symptômes sur un individu sain est susceptible de guérir un individu malade présentant les mêmes symptômes, si elle est administrée à faible dose.

II) Les lois de l’homéopathie

L’homéopathie repose sur quatre principes : la similitude, la dilution, la dynamisation et l’individualisation

A) La similitude

« Similia similibus curantur »
« Les semblables guérissent les semblables »
Cette loi était déjà utilisée par Hippocrate, le père de la médecine, mais avant lui dans la mythologie grecque Apollon disait « c’est le fer de la lance qui t’a blessé qui te guériras ».
Plus proche de nous la médecine arabe du moyen âge savait que sur « une brûlure il fallait mettre de l’huile bouillante et non pas de l’eau froide ». Quand à Paracelse il utilisait plutôt la théorie des signatures que la théorie des semblables.
Quelques exemples de similitude :
L’oignon : Eplucher un oignon provoque un larmoiement, le remède Allium Cepa, l’oignon, peut soulager le larmoiement de la fièvre des foins.
Le tabac : Fumer sa première cigarette provoque souvent des vertiges ou des nausées. Le remède Tabacum peut soulager les nausées et les vertiges dus au mal de mer.
Le café : boire beaucoup de café peut engendrer des insomnies que le remède Coffea, le café dynamisé, pourra atténuer.
§ 61 de l’Organon (Ed Similia)

Si les médecins avaient été capables de réfléchir sur les tristes résultats de l’application des médicaments par les contraires, ils auraient depuis longtemps découvert la grande vérité de la loi des semblables…Ils auraient compris que toute application pharmacodynamique basée sur le principe des contraires n’a pour conséquence qu’une amélioration passagère illusoire, mais qui régulièrement est suivie d’aggravation.
Ils se seraient rendu compte que le procédé  inverse, c’est-à-dire l’application homéopathique des remèdes d’après l’analogie de l’ensemble des symptômes, doit nécessairement produire une guérison parfaite et persistante, pourvu qu’on ait soin, de substituer aux doses massives dont ils font usage, les doses les plus minimes qu’il soit possible d’employer.
Dans les maladies chroniques ou invétérées, un médecin n’a jamais pu obtenir de guérison durable, que si, parmi les médicaments administrés, il s’en est rencontré un par hasard qui s’est trouvé agir homéopathiquement.  Malgré tous ces faits on n’est pas arrivé depuis le début de la médecine, à reconnaître cette vérité, la seule utile pour rétablir la santé.

B) La dilution

La dilution Hahnemannienne
Hahnemann part d’une solution mère. Il prend une goutte de cette solution mère qu’il mélange à 99 gouttes de solvant (alcool à 70°). Il obtient ainsi le dosage 1 CH (Centésimale Hahnemannienne). Il prélève une goutte de cette solution et la dilue à nouveau dans 99 gouttes de solvant (2 CH). Et ainsi de suite jusqu’à 30 CH.

La dilution Korsakovienne

Le comte Korsakoff

Mises au point par Siméon Korsakov, général russe dans les années 1830, les dilutions korsakoviennes à partir du 200 K ont été interdites en France en 1948 en contrepartie du remboursement des remèdes homéopathiques par la sécurité sociale. Elles ont été réintroduites le 1er janvier 1991 pour répondre à une  harmonisation européenne. Aujourd’hui, il est possible de se les procurer sur commande dans toutes les pharmacies.
La description
Remplir un flacon de teinture mère. Le vider. Ce qui reste sur les parois est censé représenter 1/100ème du volume initial. Remplir d’eau, agiter et vous avez la première korsakovienne (1K). Vider à nouveau, remplir d’eau, agiter et vous avez la dilution suivante. On peut aller ainsi jusqu’à 100 000 K (CMK), voire 1 million de K (MMK).
Pour avoir tous les détails sur les dilutions (voir § 270 de l’Organon).

C) La dynamisation

A chaque étape des dilutions, le mélange est secoué vigoureusement. Ainsi, cette « succussion » imprime dans le solvant une trace, une information, qui se transmet tout au long des dilutions.
Hahnemann préconisait de  pratiquer 100 succussions après chaque dilution (§ 270 de l’Organon). Notons au passage que pour les purs homéopathes, plus c’est dilué, plus c’est dynamisé et plus c’est actif. Il fut un temps ou l’importance primordiale était accordée à la succussion puis ce fut la dilution. Dans ses derniers écrits Hahnemann attribue une valeur aussi grande à l’une qu’à l’autre (voir § 270 de l’Organon).

D) L’individualisation

Si nous étions tous semblables, une panacée unique devrait suffire à soigner tous les maux du genre humain mais puisque chaque individu est différent, même au sein d’une même famille, il faut alors choisir un remède bien spécifique pour chacun.

III) Les « écoles » de pensée en homéopathie

A) Le complexisme

C’est un mélange dans un seul contenant de plusieurs remèdes censés traités la même affection.

B) Le pluralisme

C’est l’utilisation simultanée ou alternée de plusieurs remèdes homéopathiques pour soigner la même personne.

C) L’unicisme

Cette technique utilise un médicament personnalisé, appelé « le SIMILLIMUM»  pour chaque patient ou pour une affection précise chez une personne. Ce médicament unique est censé correspondre trait pour trait au patient et à sa pathologie, mais est toutefois considéré par de nombreux homéopathes conventionnels comme une utopie. Pour les unicistes, toutefois, s’il est vrai qu’on ne le découvre pas toujours vraiment, au moins se doit-on d’aller à sa recherche.

IV) Les différentes présentations des remèdes homéopathiques

A)  les présentations conventionnelles

1) Les granules en tube de 4g (80 granules environ)
C’est la présentation la plus courante, la plus facile d’utilisation et la plus économique.
2) Les globules en tube de 1g, appelé « tube-dose »
S’ils ont l’avantage d’être moins encombrants, ils sont par contre bien plus onéreux puisqu’ils sont prévus pour être consommés en une seule fois (voir la rubrique sur les mythes en homéopathie).
3) Les gouttes
Adulée par certains, cette formule présente pourtant plusieurs inconvénients : Stockage moins facile, évaporation potentielle de l’alcool, prix bien plus élevé que la présentation en granules et pourcentage d’alcool très élevé.
4) Les pommades
Leur nombre est très restreint, les plus courantes sont la pommade à l’Arnica, à l’Aesculus et au Calendula.

B) Les présentations modernes

Il est actuellement possible de trouver des produits homéopathiques en comprimés, en ovules, en suppositoires ou en ampoules buvables et injectables.
Ces présentations sont récentes (vers1970-1980) et ont souvent pour but de copier la présentation des médicaments allopathiques. Leur efficacité est identique aux présentations conventionnelles. Elles présentent l’inconvénient d’être beaucoup plus onéreuses mais l’avantage de donner l’impression d’être soigné par une médecine conventionnelle, avec des présentations médicamenteuses de formes et de couleurs variées.
Ainsi, ces nouvelles présentations  peuvent permettre à certains  patients rebutés par l’aspect  à première vue « léger » des granules de pouvoir accéder à l’homéopathie.

V) Le lieu de stockage

Conseillé : Dans un endroit tempéré, à l’abri de la chaleur et de l’humidité.
Déconseillé : Il faut éviter de stocker les remèdes homéopathiques :
Dans l’armoire à pharmacie c’est-à-dire au contact des médicaments allopathiques.
A proximité des huiles essentielles et des plantes aromatiques comme le préconisait Hahnemann.
 A proximité de champs électromagnétiques importants comme le compteur d’électricité, le chargeur du téléphone portable, l’ordinateur, la télévision, le micro-ondes, les plaques à induction ou tout autre endroit riche en pollutions électromagnétiques.

VI) La destruction ou la détérioration du remède

La chaleur semble être le principal destructeur de la puissance du remède homéopathique.
L’été, laisser sa trousse d’homéopathie familiale sur la lunette arrière de la voiture est à éviter.
N .B. :
Le passage de la trousse d’homéopathie sous les portiques des douanes des aéroports ne détruit pas le remède homéopathique, cependant il est à éviter autant que faire se peut.
Il est indispensable de faire bouillir tout contenant de produits homéopathiques au moins pendant 15 minutes avant d’y remettre un autre remède homéopathique ou le même remède mais à un dosage différent.

VII) Les avantages de l’automédication homéopathique

Etre le plus autonome possible dans la gestion de sa santé.
Eviter les files d’attente aux urgences.
Ne pas être pris de panique lors des épidémies.
Savoir donner par téléphone, les informations les plus judicieuses possibles à l’homéopathe de la famille pour qu’il puisse, lors d’un souci ponctuel, indiquer le meilleur remède et la posologie optimale.

VIII) Les dangers de l’automédication homéopathique

L’adage « si cela ne fait pas de bien, cela ne fera pas de mal ! » est faux et dangereux. Il n’y a rien dans la vie qui fonctionne dans un seul sens. Si l’homéopathie obtient des résultats depuis deux siècles c’est parce qu’elle possède une action. Mal utilisée, l’homéopathie peut devenir nuisible voire dangereuse.

Ex : Une fillette de trois ans avait sans cesse des saignements de nez. L’anamnèse nous apprend que sa mère lui donne le remède Kalium-phosphoricum depuis plusieurs mois à la suite d’un simple conseil amical.
L’arrêt de ce remède homéopathique a permis l’arrêt simultané des saignements de nez. En effet Phosphorus, remède pour lutter contre les hémorragies, a donc agi de façon inverse à cause d’une répétition trop prolongée.

IX) Les limites de l’automédication homéopathique

Toutes les maladies chroniques du type asthme, eczéma, arthrite, dépression et tant d’autres ne doivent en aucun être traitées par une automédication même la plus aiguisée qui soit.
Seul un homéopathe expérimenté est en mesure de voir la globalité de la personne pour essayer d’obtenir une rémission de la maladie la plus profonde possible. L’auto-médication ne donnerait au mieux qu’un résultat passager ou partiel et risquerait de nuire à un éventuel suivi homéopathique professionnel en faussant « l’image réelle du cas ».

X) Les qualités d’un bon homéopathe

Il vous est sympathique (étymologie : sym, semblable et pathos, souffrance), c’est-à-dire qu’il possède des émotions, des souffrances ou des pathologies semblables aux vôtres. A l’inverse « antipathique » signifie, souffrance ou maladie contraire. Aussi, lorsqu’un thérapeute vous est antipathique, il est souhaitable de le quitter puisqu’il ne peut comprendre totalement vos souffrances.
La durée du 1er entretien varie de 45 à 120 minutes.
Les entretiens suivants varient de 30 à 60 minnutes.
Il utilise un répertoire, soit un livre, soit un logiciel.
Il possède dans son bureau professionnel une « grande pharmacie » homéopathique ou au minimum tous les remèdes homéopathiques d’urgence. En effet, dans les maladies aiguës ou devant une urgence, plus le remède sera donné tôt, meilleur sera le pronostic.
Il conseille peu de remèdes à prendre après chaque entretien.
La fréquence des suivis « en chronique » est de 3 à 6 semaines.
Il est disponible par téléphone pour les modification du suivi homéopathique.
Il est disponible pour les « urgences téléphoniques ». Il est légitime que ce suivi soit rémunéré, ne pas hésiter à en discuter avec lui au préalable.

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