Des abeilles et des ondes

Extrait du livre « Ondes électromagnétiques, Bernard Biardeau, Ed. Médicis

Le monde des abeilles passionne !
La vie des abeilles intrigue !
La mortalité des abeilles inquiète !

Après les pesticides et les intempéries, la multiplication du vol de ruches menace l’apiculture. C’est un véritable fléau dans de nombreuses régions, notamment en Isère. Certains ont tout perdu, d’autres s’équipent pour se protéger (1).
Il y a encore deux semaines, cet apiculteur venait s’occuper de ses 140 ruches. Aujourd’hui, il ne lui en reste plus que deux ; toutes les autres lui ont été volées. Cela fait cinq ans qu’il est apiculteur ici. En une nuit, tout son travail a disparu : l’équivalent de 150 000 €. Les abeilles disparaissent, notamment à cause des pesticides. Le miel attire donc les voleurs parce qu’il est rare et cher…
Des puces GPS pour localiser les ruches
À quelques kilomètres de là, Gilles Deshors a décidé de s’en remettre aux nouvelles technologies. Victime d’un vol important il y a quatre ans, cet apiculteur a investi dans des puces GPS pour protéger ses ruches. Il peut ensuite les géolocaliser depuis une application et traquer leurs moindres déplacements….

Une puce GPS dans une ruche peut-elle nuire aux abeilles ?

C’est une question qui mérite d’être expérimentée.
Utiliser les nouvelles technologies en agriculture, quoi de plus naturel ? Mettre une puce GPS sur son tracteur pour le localiser en cas de vol sonne comme une évidence quand on connait le prix d’un tracteur.
Mais faire la même chose avec les abeilles, n’est-ce pas un contresens ?
Une puce GPS quand elle reçoit n’émet pas d’ondes par contre quand elle émet, elle irradie des ondes tout autour d’elle.
Vous me direz que beaucoup d’animaux ont déjà des puces, certes ! Oui mais une abeille est un insecte qui est hypersensible aux ondes.
Et si ces puces GPS aggravaient la mortalité des abeilles et la désertion des ruches ? Cela reste à vérifier.

L’impact des ondes électromagnétiques sur la vie des abeilles

Une étude allemande a démontré la dangerosité des ondes électromagnétiques artificielles sur la vie des abeilles (2).

DECT – Les abeilles n’en reviennent pas !

Des ruches en pertes de poids, plus de 50 % des abeilles qui s’égarent…
Les champs électromagnétiques peuvent-ils causer un changement dans le comportement des abeilles ? Affirmatif, répond l’étude pilote réalisée à l’Université de Koblenz-Landau…
Pour cette étude, les scientifiques ont exposé plusieurs mini-ruches, 8 000 abeilles environ dans chacune, au rayonnement d’une base DECT en fonctionnement (du 1 900 MHz pulsé à 100 Hz) glissée dans leur socle.
4 autres colonies, non exposées, ont servi de ruches témoins permettant de comparer les groupes exposés et non exposés.
DECT IMPACT
Lors d’une première série d’expériences, les chercheurs ont analysé l’aptitude des abeilles à retrouver leur chemin. Prélevé et marqué par groupe de 25, puis relâché ensemble, à 800 m de leurs ruches, chaque groupe d’abeilles était ensuite chronométré. Délai maximum accordé pour rentrer au bercail : 45 minutes. « Dans le meilleur des cas, pas plus de six abeilles exposées ne sont revenues dans le temps imparti de l’expérience, voire aucune à plusieurs reprises, alors qu’au sein des groupes non exposées, des abeilles revenaient toujours, systématiquement » détaillent les co-signataires de l’étude au terme de 10 essais distincts.
En parallèle, l’estimation effectuée sur la masse et la surface des nids d’abeilles présents dans 16 autres ruches (dont la moitié mitoyenne de celles exposées à l’antenne DECT) a montré un poids moyen de 221 g par rayonnage dans les ruches non exposées, contre 174 g au sein des ruches exposées. Une différence nette de 21 %. De l’avis des chercheurs, ces effets restent à confirmer sur des échantillons plus nombreux, ainsi qu’à des niveaux de puissance plus ou moins élevés, ou avec d’autres gammes de fréquences, GSM ou Wifi par exemple (3)…

La pollution électromagnétique serait-elle un facteur aggravant de la surmortalité des abeilles ?

Chez l’humain, il existe une potentialisation entre la pollution chimique et la pollution électromagnétique qui génère des symptômes de l’EHS. Et si ce phénomène était similaire chez les abeilles ?
Lors de l’hiver 2017/2018, j’ai eu, dans mon petit rucher d’amateur, 40 % de pertes (9 ruches mortes sur 21). En France, cet hiver-là, beaucoup d’apiculteurs ont eu 80 % de pertes.
Or, j’habite dans une région de petite montagne (500 m) où il n’y a que de l’élevage, donc très peu de pesticides. Par contre la pollution électromagnétique est de plus en plus intense puisque nous recevons en permanence le Wimax et la 4 G !
Et si la mortalité des abeilles était aggravée par la pollution électromagnétique environnante en se potentialisant à la pollution chimique ?
Et si c’était à cause de toutes ces ondes que des colonies quittent leur ruche sans raison apparente ?
Il me semble que ce sont des questions qui méritent d’être posées.

Que peut faire l’apiculteur ?

Avant de déposer ses ruches, il devient judicieux :
de mesurer les ondes (voit l’appareil p 90) afin de trouver le site qui présente le moins d’ondes d’hyperfréquences.
de vérifier la présence d’une éventuelle ligne à haute tension (voir p 49).
En effet, les ruches sont souvent posées à l’orée d’un bois ou à proximité d’une haie. Or les arbres arrêtent les ondes, aussi la pollution électromagnétique peut être très élevée sous les arbres du côté où une antenne diffuse alors que de l’autre côté du bois ou de la haie, il est possible qu’il n’y ait aucune onde électromagnétique artificielle.

Références :
1 – https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/travailler-avec-les-animaux/abeilles-les-vols-de-ruches-en-forte-hausse_2746061.html
2 – http://ehs-action.org/dect-les-abeilles-nen-reviennent-pas/
3 – « Verhaltensänderung unter elektromagnetischer Exposition », Pilotstudie 2005, Stever, Kuhn & all., Universität Koblenz-Landau, http://agbi.uni-landau.de « Can electromagnetic exposure cause a change in behavior ? », Harst, Khun & Stever, 2006

Les commentaires sont clos.