Les mythes et les réalités en homéopathie

(extrait l’homéopathie au fil de la vie, éditions Médicis, Bernard Biardeau)

L’homéopathie, pourtant d’une utilisation très simple est encore considérée par beaucoup comme une thérapeutique difficile à suivre à cause de nombreux mythes qui ont « la vie dure ».
Parmi les sacro-saintes règles édictées depuis deux siècles, certaines sont et seront toujours d’actualité mais d’autres ne possèdent aucun fondement pratique et peuvent donc être oubliées.

Faut-il mettre le remède sous la langue ?
Faut-il être à jeun lors de la prise du remède homéopathique ?
Peut-on toucher les granules avec les doigts ?
Faut-il prendre 3 granules à la fois, 10 le dimanche ou tout le tube-dose ?
Faut-il jeter le remède homéopathique quand la date de péremption est dépassée ?
Peut-on prendre des produits à base de menthe pendant le suivi homéopathique ?
Peut-on prendre du café ou du thé pendant un suivi homéopathique ?
Les injectables et les gouttes sont-ils plus efficaces ?
Faut-il un an pour nettoyer 10 ans de vie ?
Les résultats en homéopathie sont-ils très longs ?
9 CH est-il égal au 200 K ?
Est-ce vrai que l’on soigne le mal par le mal ?
Est-ce vrai que les basses dynamisations agissent sur le plan physique et les hautes sur le plan psychique ?
15 CH ou 30 CH sont-elles des très hautes dynamisations ?

Faut-il mettre le remède sous la langue ?
> Ce n’est pas indispensable.
« L’expérience clinique montre l’efficacité de la thérapeutique homéopathique même lorsque le médicament est avalé. Et dans le cas des jeunes enfants, la prise des granules dissous dans un fond de biberon donne d’excellents résultats » Dr  Pacaud (12).
En réalité, dès qu’il touche une muqueuse quelle qu’elle soit, le remède devient actif ; il n’est donc pas nécessaire de le laisser fondre ou de le mettre sous la langue. Cette information est très utile en présence de nourrissons ou d’animaux qui naturellement ont tendance à recracher les granules.
Autre exemple : Lors d’une coupure très profonde à l’extrémité d’un doigt, la douleur a disparu immédiatement en mettant directement sur la plaie un globule de Hypericum 200 K alors que deux prises buccales (30 et 15 minutes auparavant) de ce même remède n’avaient donnés aucune amélioration.
De la même manière, pour remplacer la morphine lors des pansements des grand brûlés, il est possible d’imbiber les pansements avec du sérum physiologique auquel il a été rajouté une seule goutte ou un seul granule du remède Hypericum.

Faut-il être à jeun lors de la prise du remède homéopathique ?

> Ce n’est pas indispensable.
« les granules homéopathiques doivent se prendre de préférence avant les repas dans le traitement des affections chroniques. Contrairement à une coutume très répandue, il n’est pas nécessaire de respecter un long délai avant de manger par la suite. Cinq minutes suffissent. En cas d’oubli, il est parfaitement possible de les prendre à un autre moment de la journée ». Dr  Pacaud (12).
L’intervalle de cinq, trois ou une minute avant le repas n’a aucune importance pour la prise d’un remède homéopathique. Aussi, tout remède homéopathique peut être pris, avant, pendant ou après le repas.

Peut-on toucher les granules avec les doigts ? 
> Oui, lorsque c’est la même personne qui prend le remède !
«  Il faut sur ce point être très net. D’une part le médicament homéopathique est une réalité matérielle, même si la science actuelle ne peut en déterminer la nature. D’autre part la structure du remède homéopathique est telle qu’ils sont imprégnés du principe actif jusqu’au centre. On peut donc sans risque les manipuler avec les doigts, et les ramasser si, d’aventure, ils venaient à tomber du tube » (12).Non, si la personne qui touche le granule n’est pas celle qui prend le remède !
Le remède homéopathique agit dès qu’il touche une muqueuse, or des mains moites peuvent faire fonction de muqueuses, ainsi :
La personne qui touche le remède reçoit l’influence du remède si elle a les mains moites ou simplement si elle est hypersensible.
La personne à qui est destiné le granule, ne recevra alors qu’une dose amoindrie, voire nulle.

Faut-il prendre 3 granules à la fois, 10 le dimanche ou tout le tube-dose ?
La quantité n’a aucune importance, un seul granule ou globule à chaque fois suffit.
Parmi tous les mythes en homéopathie, celui-ci est sans aucun doute le plus difficile à admettre pour les cartésiens que nous sommes. En effet si pour la médecine allopathique prendre trois comprimés de 5 mg d’un produit, c’est ingérer très logiquement 15 mg de ce même produit, cela est différent en homéopathie. Ainsi, l’effet sera identique avec une prise soit de un, trois ou dix granules d’un produit en 9 CH..
Pourquoi ?
Parce que l’homéopathie agit « à  un niveau vibratoire » et non sur un plan matériel.
Pour faire comprendre cette exception homéopathique, il est nécessaire de faire l’analogie entre la dynamisation homéopathique et un courant électrique. En faisant passer un courant de 220 V dans un verre d’eau, boire une, trois ou dix gorgées de l’eau imprégnée de ce courant donnera toujours une décharge de 220 V et non pas avec une décharge de 660 si vous avez bu trois gorgées ou de 2200 V si vous en avez bu dix. Ainsi c’est identique en homéopathie, un tube en 9 CH ne peut apporter qu’une « vibration 9 CH » quelque soit le nombre de granules pris. Il ne faut pas oublier que la dynamisation est une des quatre lois de base en homéopathie.N.B. :
Quand tout au long de cet ouvrage une dose est indiquée, cela veut dire un granule ou quelques globules à prendre à chaque fois et non pas le tube-dose au complet.
Cependant, même si un granule ou globule à chaque prise suffit, il faut savoir en donner trois ou dix dans les cas suivants :
Pour les enfants qui comparent généralement les granules d’homéopathie à des bonbons, donner un seul granule peut être générateur de frustration.
Chez certaines personnes âgées qui comme les enfants apprécient ces agréables petites substances sucrées.
Chez « les vieux routards » de l’homéopathie qui habitués depuis des décennies à prendre trois ou dix granules à la fois ne peuvent envisager de changer leurs habitudes.
Si vous ne voulez pas vous entendre dire « vous ne me donnez qu’un seul granule, c’est frustrant votre médecine ! » ou « vous ne pensez pas guérir mes maux vieux de 20 ans avec ce petit granule » !
Par contre, pour le tube-dose, savoir ne prendre que quelques globules à chaque fois peut permettre des économies substantielles, ainsi un tube-dose peut donc servir pendant des années.

Faut-il jeter le remède homéopathique quand la date de péremption est dépassée ?
Ce n’est pas indispensable.
Seulement dans quelques pays, le remède homéopathique est vendu exclusivement en pharmacie et est donc de ce fait assimilé à un médicament. Aussi dans ces pays, les laboratoires homéopathiques sont dans l’obligation légale de notifier une date de péremption sur l’emballage. Cependant, cette date n’a aucune valeur réelle quand à l’efficacité du produit puisque le remède homéopathique est si puissant qu’il peut être actif pendant plusieurs siècles, comme les remèdes Dunham. Il est donc tout à fait possible :
> De ne pas jeter les remèdes même quand la date de péremption est dépassée.
> De réutiliser la trousse homéopathique des grands-parents si ces remèdes ont été conservés dans de bonnes conditions.Cependant, il sera toujours préférable de jeter un « vieux » remède homéopathique s’il existe un doute sur son origine et sur son utilisation ou son stockage antérieur.
Par contre
Retrouver en bon état, des remèdes homéopathiques vieux d’un demi-siècle peut être une chance inouïe. En effet, les plantes utilisées alors étaient dépourvues des différentes pollutions modernes (ondes hertziennes, pollutions de l’aéronautique, pluies acides…). Alors, il faut savoir les garder à vie pour les transmettre aux générations futures.

Peut-on prendre des produits à base de menthe pendant le suivi homéopathique ?
> Peu importe.
Hahnemann  a seulement dit qu’il était préférable de ne pas stocker les remèdes homéopathiques auprès des plantes aromatiques (voir le paragraphe sur les mythes). L’influence mentholée d’un dentifrice, d’un thé ou d’un bonbon ne peuvent en aucun cas agir contre la dynamisation d’un remède homéopathique. En revanche, il est légitime de se poser la question en présence du produit appelé « le baume du tigre » à cause de sa teneur très élevée en camphre et en menthol.

Peut-on prendre du café ou du thé pendant un suivi homéopathique ?
> Peu importe.
Le café et le thé pris en excès peuvent  être préjudiciables à la santé, mais se soigner avec l’homéopathie ne demande pas que « l’on entre en religion ».

Les injectables et les gouttes sont-ils plus efficaces ?
>  L’effet est identique à celui des granules mais ces dernières sont beaucoup plus faciles à manipuler et beaucoup moins onéreuses.

Faut-il un an pour nettoyer 10 ans de vie ? 
> Non , chaque cas est différent.

Les résultats en homéopathie sont-ils très longs ?
> Cela est très variable mais certains résultats peuvent être très rapides tant en aigu qu’en chronique.

9 CH est-il égal au 200 K ?
> Suite à une expérimentation par RMN (résonance magnétique nucléaire) il a été démontré qu’il y aurait autant de matière du produit homéopathique dans un granule de 9 CH que dans celui en 200 K.
Or, cette expérimentation ne semble pas présenter un grand intérêt puisque le principe de l’homéopathie ne se réfère pas à la quantité de matière mais bien à la puissance de la vibration du remède. Ainsi :
Le 9 CH est dynamisé 9 X 100 fois = 900 succussions
Le 200 K est dynamisé 200 X 100 fois = 20 000 succussions.
> 900 n’a jamais été égal à 20 000 !
Et tout praticien expérimenté sait que le 9 CH peut dans la majorité des cas, se donner tous les jours mais que en revanche pour un 200 K, il est préférable de ne pas dépasser deux prises par mois du même remède si l’on ne veut pas assister à de fortes aggravations.

Est-ce vrai que l’on soigne le mal par le mal ?
> Non ! Personne n’a  encore été guéri d’une fracture du crâne en donnant un coup de matraque sur la tête.

Est-ce vrai que les basses dynamisations agissent sur le plan physique et les hautes sur le plan psychique ?
> Non ! même s’il existe une part de vérité dans cette affirmation, elle ne peut cependant pas être prise à la lettre puisque en pratique de nombreux exemples viennent la contredire :
Les très nombreuse peurs d’un homme d’une trentaine d’année ont été enrayées avec Phosphorus 7 CH pris pendant plusieurs mois.
Très souvent les douleurs de croissance des jeunes enfants disparaissent à jamais avec une seule dose de Calcarea-Phosphorica XMK.

15 CH ou 30 CH sont-elles des très hautes dynamisations ?
> Non !
Suite à l’interdiction en France (1948 à 1991) des dynamisations au-delà du 30CH, il est donc logique que 15 CH ou 30 CH soient alors pour les homéopathes et le public français les plus hautes dynamisations. Mais cette tradition française n’est pas une réalité pour autant ; partout ailleurs, 15 CH ou 30 CH ne sont que des dynamisations moyennes à utiliser en chronique une à trois fois par semaine seulement. Alors qu’elles ont été réintroduites en France depuis 1991, les dynamisations korsakoviennes sont toujours boudées, tant par les homéopathes eux-mêmes que par le public français.

Quel dommage de se priver de cet outil si précieux que sont les hautes dynamisations !

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