Le répertoire de Kent

 Extrait du livre « L’homéopathie au fil de la vie », Bernard Biardeau, éd. Médicis

Dr. James T. Kent

 

Contrairement aux apparences, l’usage très volumineux (1500 à 2000 pages) du répertoire de Kent n’est pas réservé exclusivement aux professionnels. A première vue, son volume aurait tendance à rebuter mais en fait, il est accessible à tous avec une très grande simplicité. Il devient rapidement familier à tous ceux qui ont osé l’expérimenter sans a priori.
« De plus en plus, on se rend compte qu’il représente à lui seul, l’unique base solide de la prescription homéopathique » Dr Seror.

Aussi, pour pratiquer au mieux l’homéopathie, même familiale, il est donc souhaitable de savoir l’utiliser. En attendant qu’il soit en votre possession, les rubriques essentielles, en rapport avec chaque symptôme étudié, ont été mises dans cet ouvrage.

 


I) Sa structure

L’ensemble du répertoire est compartimenté en 32 chapitres.

Pour bien comprendre l’ordre et la logique de ces chapitres, il faut comprendre que le choix d’organisation n’a pas été fait d’une manière arbitraire, mais au contraire suivant une direction bien précise. En effet, cet ordre est suivi de manière à rester en analogie avec « la Loi dite de Hering » qui dit entre autres, que la guérison va « de haut en bas », d’une part et du « psychique au physique » d’autre part.
Ainsi, le premier chapitre  correspond au Psychisme (Mind) et le dernier aux Généralités.
Pourquoi ?
Parce que, pour Hahnemann, comme pour Kent, l’homme n’est pas seulement composé d’un corps physique mais aussi et surtout d’un psychisme. Ainsi, ces deux grands précurseurs de la santé et de la psychologie avaient observé que la maladie avant de se fixer dans une partie physique du corps avait le plus souvent une origine psychique. Pour preuve, le choix d’un remède homéopathique doit être fait, dans la majorité des cas, en privilégiant les symptômes mentaux du patient, même devant une simple toux. Ainsi, il est fait d’une pierre deux coups : soigner la toux et harmoniser le psychisme du patient.
C’est pour cette raison que, même en homéopathie familiale, le répertoire de Kent est un outil essentiel.

Entre le Psychisme (1) au début et les Généralités (32) à la fin, le répertoire de Kent est divisé en sept régions principales.
1) La Tête, elle-même divisée en plusieurs sections, qui sont dans l’ordre :
Vertiges (2) (Vertigo).
Tête (3) (Head).
Yeux (4) (Eyes).
Vision (5).
Oreilles (6) (Ears).
Audition (7) (Hearing).
Nez (8) (Nose).
Visage (9) (Face).
Bouche (10) (Mouth).
Dents (11) (Teeth).

2) Le carrefour aéro-digestif et le tube digestif
Gorge (12) (Throat)
Cou (13) (External throat)
Estomac (14) (Stomac)
Abdomen (15).
Rectum (16).
Selles (17) (Stools).

3) Les organes urinaires et de reproduction.
  Organes urinaires (18) (Urinary organs) avec en subdivisions :
Reins (Kidneys).
Vessie (Bladder).
Prostate (Prostate gland).
Urètre.
Urine.
  Organes génitaux (19) (Genitalia).
De l’homme (Male)
De la femme (Female).

4) Ayant atteint l’extrémité inférieure des axes digestif, urinaire et génitaux,
Kent remonte au :
Carrefour Respiratoire,
Larynx et Trachée (20).
Respiration (21).
Toux (22) (Cough).
Expectoration (23).

5) Puis l’étude « des enveloppes » et du « châssis ».
Thorax (24) (Chest).
Dos (25) (Back).
Les Membres (26) (Extrémités).

6) Les fonctions neuro-végétatives
Le Sommeil (27) (Sleep).
Les Frissons (28) (Chill).
La Fièvre  (29) (Fever).
La transpiration (30) (Perspiration).

7) Enfin, le sac d’emballage, c’est-à-dire la peau.
La peau (31) (skin).

Et c’est la rubrique Généralités (32) qui boucle le cercle.

Les sous chapitres

Ils sont toujours organisés par ordre alphabétique et quelquefois ces derniers sont encore divisés eux aussi, en sous chapitre :
Exemple : GENERALITES, PLAIES, échardes, par des :

II) Pour bien appréhender ce répertoire de Kent

Il est nécessaire de :

1) Comprendre la formulation des rubriques :
Ainsi pour l’exemple ci-dessus :
Il faut d’abord consulter le chapitre :  GENERALITES .
Puis, une 1ère sous-rubrique, par ordre alphabétique : PLAIES.
Et enfin, une 2ème sous rubrique, toujours par ordre alphabétique : échardes, par des.
N.B. : Afin de conserver l’ordre alphabétique du mot principal à rechercher, l’article est mis à la fin, « échardes, par des » .

Autre exemple : MEMBRES – LUXATION, doigts, aisée des articulations, des
Ce qui se traduit par « luxation aisée des articulations des doigts ».
Ainsi, tout ce qui concerne les doigts se trouve logiquement dans le chapitre « MEMBRES », c’est donc le premier chapitre à consulter.
Ensuite, par ordre alphabétique, il faut trouver la pathologie, dans le cas présent c’est une LUXATION, enfin à l’intérieur de cette 1ère sous-rubrique, la 2ème sous rubrique doigts.
Certes, cette inversion d’articles peut surprendre au départ, mais après quelques heures de pratique, le choix de Kent parait judicieux.
Le consulter régulièrement, ce qui permet à l’occasion de découvrir une rubrique recherchée depuis plusieurs mois.
De temps en temps, ouvrir une page au hasard et regarder les rubriques mentionnées.
Prendre des cours, les homéopathes unicistes sont les plus férus dans ce domaine.

Les différentes formes de valorisation

Elles sont indiquées par les différentes typographies :
L’écriture minuscule (apis) indique un remède au premier degré (ou au faible degré ou en 1 point) : Résultat peu important ou remède peu utilisé.
L’écriture minuscule avec la 1ère lettre en majuscule (Apis) : Remède en 1 point et demi.
L’écriture en italique (apis) indique un remède au deuxième degré (ou au moyen degré ou en 2 points) : Résultat assez important ou remède assez utilisé.
L’écriture en majuscule mais sans caractère gras (APIS) : Remède en 2 points et demi.
L’écriture en caractère gras (apis) indique un remède au troisième degré (ou au fort degré ou en 3 points) : Résultat très important ou remède très utilisé.

Il est important de retenir que le degré n’est pas en rapport avec l’intensité du symptôme.
Les remèdes en gras (au 3ème degré) sont les plus fréquemment utilisés pour un symptôme donné ; ils doivent donc être étudiés en priorité.
Cependant il faut savoir préférer un remède au premier degré lorsqu’il correspond à un symptôme fort et qu’il est l’unique remède de la rubrique.

III) Les différentes éditions

Les livres

Pendant de très nombreuses années, seules les diffusions anglaises étaient accessibles mais heureusement, depuis quelques décennies deux traductions françaises sont diffusées (E. Broussalian et A. Horvilleur) (5). Le répertoire étant un outil très perfectionné, il est souhaitable pour les personnes qui ne maîtrisent pas parfaitement la langue anglaise de le posséder en langue française. En effet, pour beaucoup de symptômes et tout particulièrement les douleurs, la description proposée est si aiguisée que même en langue française il n’est pas toujours facile de bien différencier les différentes descriptions.
Les nombreuses éditions anglaises (Künsli, le Synthétic de Barthel en 3 volumes et bien d’autres) présentent l’avantage d’être d’un prix très modéré.
Pour une information très détaillée sur l’origine du répertoire de Kent et sur l’explication complète des valorisations, il suffit de consulter le site du Dr Séror (9).

Les logiciels homéopathiques

Ils sont réservés aux professionnels ou aux amateurs très expérimentés.
Inconvénients :
Ils peuvent entraîner l’amateur sur une mauvaise piste s’il choisit d’emblée, le remède le plus valorisé parce que sa connaissance de la matière médicale est insuffisante.
C’est identique pour de nombreux professionnels.
En clientèle :
L’ordinateur peut faire un écran entre le patient et l’homéopathe.
Beaucoup de patients n’apprécie nullement de « passer à la moulinette informatique ».
Avantages :
Ils permettent quelquefois de dénicher ce symptôme rare impossible à trouver dans le  répertoire livresque tout simplement parce qu’il n’y est pas.
Ils permettent aussi un gain de temps très appréciable pour les homéopathes qui possèdent une bonne connaissance de la matière médicale.

N.B. : Si l’usage du répertoire permet une valorisation rapide, il ne peut à lui seul indiquer le choix du remède.

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