(extrait de « Enlever les mémoires transgénérationnelles avec l’homéopathie », Bernard Biardeau, éd. Médicis)
Un peu d’histoire
Au XVIe siècle, le Nouveau Monde est un enjeu pour les grandes puissances européennes. François 1er en est pleinement conscient. Lors d’une visite au Mont-Saint-Michel, il fait la connaissance d’un explorateur français, Jacques Cartier. C’est une rencontre décisive. Sous son impulsion la France se lance alors dans une magnifique épopée, celle des Français en Amérique. Le navigateur malouin n’est pas le seul personnage clé de cette aventure. Celui qui va véritablement implanter une colonie au Québec, c’est Samuel de Champlain. La Nouvelle-France prendra ensuite un élan considérable avec Louis XIV et les « filles du Roy ». Âgées de 16 à 25 ans, elles sont pour la plupart orphelines ou d’origine modeste. Ces femmes vont peupler le territoire.
Un double syndrome d’abandon
Dès l’origine
Ainsi pour peupler le Québec arrivent des jeunes filles orphelines porteuses d’un double syndrome d’abandon. Le premier parce qu’elles sont orphelines et le deuxième parce qu’elles doivent quitter leur pays natal de gré ou de force. Puis il s’en suit :
Un double abandon de la France
En 1763, avec le traité de Paris, la France de Louis XV céda tout le territoire de la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne ainsi que la Louisiane à l’Espagne.
Puis 20 ans plus tard, en 1783, soit le temps d’une génération, le deuxième abandon de la France de Louis XVI se produisit par la signature du traité de Versailles.
Le Québec est une province canadienne qui n’a pas oublié ses abandons successifs
Pour preuves :
- « Je me souviens »
250 ans plus tard, les Québécois francophones se souviennent encore ; sur la plaque d’immatriculation de leurs voitures, il est mentionné « JE ME SOUVIENS » sur fond bleu, couleur de la royauté française.
- Le drapeau du Québec
Il a été adopté par le gouvernement du Québec pendant le mandat de Maurice Duplessis et a été élevé pour la première fois le 21 janvier 1948. Or ce drapeau est bleu et blanc avec 4 fleurs de lys, emblème de la royauté des bourbons (les rois Louis de France). Il faut donc que la mémoire d’abandon de la France et des ses rois soit très profonde pour que, près de deux cents ans plus tard, le gouvernement du Québec, province canadienne, reprenne un signe royal français comme emblème provincial.
- « Maudit Français ! »
A mon arrivée au Québec en 1989, en guise de bienvenue, j’ai entendu à maintes reprises comme tous les nouveaux émigrants français, cette formule dite sur un ton humoristique, teintée de nostalgie et avec cet accent que nous aimons tant : « Mauuudit Frrrançais ! Pourquoi la Frrrance nous a abandonnés » ?
- Encore et toujours
Dan son livre « les Robinsons Crusoé de l’histoire, Essai sur la solitude du Québec » paru en 2009, l’historien québécois Jean-Paul de Lagrave aborde encore ce même sujet récurrent, le double abandon de la France comme le confirme le journaliste Louis Cornellier.
Sommes- nous responsables de tout ce qui nous arrive ?
Dans les milieux de « croissance personnelle » et dans certains courants de pensée en psychologie, il est fréquent d’entendre dire que nous sommes responsables de tout ce qui nous arrive.
- Pas si sur !
En effet, qui oserait dire que les Québécois francophones ont attiré sur eux le double abandon fait par Louis XV et Louis XVI parce que la marque de l’abandon aurait été inscrite sur un de leurs gènes ?
Par contre, sans la marque génétique de ce double abandon initial, le double abandon des rois de France aurait été vécu très certainement avec moins d’intensité et aurait perduré bien moins longtemps.
- Et pourtant ?
Quand des événements se produisent à répétition, n’est-ce pas la mémoire inscrite sur un gène qui induit cette répétition à la façon d’un ordinateur préprogrammé ? Ainsi, ce serait donc inconsciemment que la personne bénéficie ou subit les aléas de ses mémoires. De ce fait, la nécessité des thérapies transgénérationnelles ne devient-elle pas une évidence ?